Financement du régime militaire en Birmanie: analyse des revenus de l’exploitation du gaz naturel
Depuis sa prise de pouvoir en février 2021, l’armée birmane fait face à de nombreuses allégations de violations des droits de l’homme. Les entreprises opérant en Birmanie doivent prendre des décisions difficiles sur la manière de gérer la crise de manière responsable. Les compagnies pétrolières internationales, y compris les majors de l’énergie Total et Chevron, sont particulièrement concernées : le régime militaire continue à se maintenir grâce aux revenus de l’industrie du gaz offshore.
Les contrats en vigueur sont complexes, tout comme les mécanismes de paiement. Si Total et Chevron ont suspendu certains paiements de dividendes relatifs à l’exploitation du gaz, ceux-ci ne représentent qu’une fraction de ce qui parvient au régime militaire. 90 % des revenus continuent de circuler.
Sur la base d’informations accessibles au public, ce briefing de Publiez ce que vous payez résume la manière dont les revenus générés par les compagnies pétrolières et gazières internationales passent par l’entreprise publique Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE), et enfin vers les forces armées birmanes. Depuis la tentative de coup d’État, il est hautement probable que ces revenus constituent une source directe de financement pour l’armée birmane. Les principales conclusions sont ainsi résumées:
MOGE fait partie de quatre joint-ventures en tant que représentant du gouvernement de la Birmanie pour quatre projets gaziers offshore, dont le projet Yadana opéré par Total.
Depuis la tentative de coup d’État, les militaires ont le contrôle de tous les comptes bancaires du gouvernement, y compris ceux de MOGE.
En 2017-2018, MOGE a collecté près de 400 millions de dollars américains en provenance des projets opérés par Total.
Environ 50 % des devises étrangères du Myanmar proviennent aujourd’hui des revenus du gaz, indiquant qu’il est fort probable que les militaires dépendent de ces recettes.
Ce briefing recommande aux compagnies pétrolières et gazières de verser les revenus dus à MOGE sur un compte fiduciaire ou protégé jusqu’à ce qu’un gouvernement légitime et démocratiquement élu soit en place au Myanmar.
Ce rapport se concentre sur les paiements effectués à MOGE dans le cadre du projet Yadana opéré par Total. Total a déclaré publiquement qu’il n’effectue pas de paiements à MOGE et que ceux-ci sont faits par PTT. Ce briefing utilise des informations disponibles dans le domaine public pour établir que la réalité est plus complexe et que Total joue un rôle important. Nous avons partagé ce briefing avec Total avant sa publication, qui nous a fait parvenir cette déclaration
Peut-on défier la malédiction des ressources en légiférant sur le développement communautaire? C'est à cette question que Brendan Schwartz, Kristi Disney Bruckner et Ahamadou Maiga répondent dans cette analyse. Téléchargez l'analyse Malgré les décennies de recherche et de mesures en vue de défier la "malédiction des ressources", les progrès sont dans l’ensemble controversés. L’extraction des…
Depuis 2018, les organisations membres de Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP) en Afrique de l'Ouest ont consacré de grands efforts pour favoriser la mise en œuvre du contenu local dans le secteur minier. Cela s'est fait par la promotion de l'approvisionnement local qui représente le "plus grand élément de distribution des avantages pour les…
Histoire de changement Les redevances imposées aux sociétés minières pour l’exploitation des terres constituent une source de revenus importante pour les autorités locales en Zambie. La coalition Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP) Zambie a réalisé qu’une faille juridique avait permis à certaines sociétés minières d’éviter le paiement des redevances pour l’exploitation des terres. Ces…
We use cookies on this site to analyse traffic and understand how you use our website. This helps use improve your experience and the content of this website.Ok, I agreeLearn more